L'église
Parcours de découverte de l’église de St-Prim
1. petite table basse de l’entrée destinée à recevoir les informations de l’église, enveloppes du denier de l’église... comme tous les éléments mobiliers, la table est peinte de la même couleur que les murs. panneaux d’information verticaux dans des cadres et au fond peint de la même couleur que les murs. lieux exclusifs d’accrochage d’informations diverses. ruisseau commandé depuis la sacristie recouvert d’une épaisse plaque de verre. intérieur peint en bleu comme les fonds de la fosse et du baptistère. paillasson de l’entrée coupé en deux parties de façon à laisser apparaître le petit canal d’alimentation du baptistère. baptistère creusé dans le sol, de section carrée et d’une profondeur de 1 m accès par 4 marches, chacune d’une hauteur de 25 cm. le baptistère se remplit pour les baptêmes par l’apport d’un petit canal qui traverse l’église dans sa largeur. le système est réglé par un mécanisme de trop-plein faisant que l’eau vient recouvrir la première marche. le fond du bassin est peint en bleu, comme le fond du canal et comme la forme de l’abside (le fond du ruisseau extérieur est également peint en bleu). porte-cierge pascal mis au point par le menuisier Michel Guillon. 1b. marelle placée à cheval sur le mur couleur terre et le mur blanc. le petit carré de ciel bleu est sur le mur blanc, toute la partie basse est repeinte de la même couleur que le mur. marelle signée au dos (1972). 2. chemin de croix : quatorze toiles peintes de la même couleur que le mur, accompagnées d’un cartel représentant la scène avant qu’elle ne soit recouverte. il existe deux jeux de photocopies, l’un en couleur, l’autre en noir et blanc. 3. ambon : tube de verre dans lequel est insérée une tige métallisée de façon à réduire le moins possible la transparence. fixation au sol par un piétement en métal peint de la même couleur que les murs, qui supporte un porte-livre peint en jaune (travail de Denis Cruchet plus un groupe de paroissiens pour le support du livre.) trois modèles de vases en métal brut.
4. autel rond en bois recouvert d’une plaque de verre de 1 cm d’épaisseur. une forme triangulaire découpée dans le plateau permet d’apercevoir la pierre d’autel posée sur la partie basse du double plateau. l’autel, formé d’un double plateau, est soutenu par un grand nombre de pieds rayonnants. l’ensemble est peint de la couleur des murs. les tranches de bois, comme
5. siège de la présidence construit par michel guillon. ce siège n’a pas de position fixe. il doit malgré tout former un triangle virtuel avec l’ambon et l’autel.
6. sièges des mariés mis en réserve hors cérémonie dans le périmètre de la pentecôte. deux sièges avec dossier : les deux sièges sont disposés de façon que les assises penchent légèrement l’une vers l’autre. ils sont peints de la même couleur que les murs.
7. statue de saint-prim tournée vers le village, socle de la sculpture peint de la couleur du sol.
8. croix en bois peinte en blanc à l’extérieur et en jaune à l’intérieur (couleur des niches). la croix s’inscrit dans un carré de 92 x 92 cm. elle est posée sur un socle déduit de la forme des tabourets (idée de pierre chatain et henri gérin) d’une hauteur de 147,5 cm sur une assise ronde d’un diamètre de 45 cm.
9. niche de la pentecôte peinte du même jaune que celle de l’annonciation y figurent : une petite toile ronde suspendue à une hauteur comprise entre 1,20 et 1,30 m, le plus horizontalement possible. elle est peinte du même jaune. sur la base de la niche sont posés sans disposition spéciale douze galets du rhône.
10. niche peinte en jaune composée des éléments suivants : en haut à gauche un support léger recouvert de feuille d’or mis sous verre, accroché légèrement penché en avant. en bas à droite une toile posée verticalement sur la base de la niche et appuyée contre la paroi. la toile est peinte de la même couleur que la niche.
référence : l’annonciation du musée de cortone, vers 1430.
face à 10. la visitation d’après le greco, réplique de la toile du greco peinte de la même couleur que le mur. cette toile est légendée par une photographie du tableau prise par Michel Delluc.
11. fosse de l’abside dans laquelle sont placées, « en couple », marie à l’enfant, jésus et saint joseph. rien d’autre ne doit figurer dans cet espace, ni objet ni plante. les rebords sont destinés aux visiteurs qui peuvent s’y asseoir. les sculptures sont disposées sur le sol ou sur un socle épousant exactement leur base.
12. trois toiles en paravent laissées non peintes et placées devant la porte de la sacristie, toile tournée vers l’église en voûte. cinq étoiles en bois découpé peintes de la même couleur que le mur en position indifférente sur les plans muraux de l’abside.
13. vue dans la nef quatorze stores placés devant des vitres blanches : 8 bleus, 4 jaunes, 1 rouge, 1 orange. les stores sont réglables à l’aide d’une commande électrique (soit en groupe, soit store par store).
bancs. les bancs avaient été réalisés il y a peu d’années.
ils ont simplement été repeints de la même couleur que les murs. ils doivent être disposés en épousant la forme de l’autel et de façon à réduire au maximum l’allée centrale.
14. tabernacle sur un socle construit également sur le principe d’une forme rayonnante peint de la même couleur que les murs.
15. photographies de statues avant d’avoir été drapées dans les allées latérales
sainte anne, 4 photographies. notre dame de lourdes, 6 photo- graphies. saint Antoine de Padoue, 4 photographies. saint Jean-Baptiste, 3 photographies. Jeanne d’Arc, 6 photographies. saint roch, 4 photographies. la vierge marie, 5 photographies.
16. retable des sculptures drapées (drapés du musée Bourdelle), dix statues drapées de blanc posées sur des étagères, une étagère restant vide (jésus, sacré-cœur de jésus, immaculée conception, notre dame de lourdes, sainte Philomène, sainte Anne, saint Roch, Jeanne d’Arc, saint Jean-Baptiste, saint Antoine de Padoue).
sculptures non drapées : la vierge à l’enfant, saint joseph, saint prim.
légende sous verre du retable. dessin de drapé de léonard de vinci.
17. deux bénitiers placés dos à dos sur un même support métallique au sol. sous l’armature métallique sont placées des plantes grimpantes, lierre ou autre.
18. éléments extérieurs :
- tables
- chaises tabourets
- blocs cubes de 40 x 40 cm environ
- puzzle chaque élément de 85 à 90 cm de côté environ
b. console d’appoint.
c. console avec tronc, destinée à distribuer et à supporter des bougies à ce jour hors service. les trois consoles sont recouvertes d’une plaque de verre épousant parfaitement le plateau
Une église sauvée du temps
Situé à 20 km au sud de Vienne, le village de St-Prim compte aujourd’hui un millier d’habitants. Il fait partie de la Communauté de Communes du Pays Roussillonnais et bénéficie d’un environnement agréable entre la plaine fertile de la Vallée du Rhône et le plateau de l’Amballan qui la domine. L’église placée au centre du village est certainement le bâtiment le plus ancien. Sa partie romane, chœur et transept remonte, selon divers documents aux Xème et XIème siècles. Elle a, au fil du temps changé de volume, de forme, et même de destination, puisqu’au moment de la révolution elle fut le « Temple de la raison ». Elle fit ensuite le caprice de s’écrouler en partie le 20 avril 1848. Elle fut reconstruite les années suivantes dans sa forme actuelle à l’exception du clocher roman situé sur le transept. En raison de son mauvais état, il dû cependant être reconstruit plus tard à son emplacement actuel. Après une série de travaux pour consolider les murs et refaire la toiture, la nécessité de refaire l’intérieur a fait germer en 1999 l’idée d’une rénovation en lien avec la DRAC...Les étapes du projet :
1999 : à l'initiative d'Alain Rérat, conseiller pour les arts plastiques à la DRAC Rhône- Alpes, Claude Rutault vient pour la première fois à Saint-Prim. 2000 : une « commande publique » est passée par la commune et le ministère de la culture et de la communication à Claude Rutault. 5 novembre 2002 : Claude Rutault présente son projet aux élus et aux paroissiens. janvier 2004 : début des travaux dont la maîtrise d’œuvre a été assurée par Michel Barrios 14 octobre 2007 : inauguration. Ce projet a reçu le soutien de : La Direction Régionale de l’Art et de la Culture, le Conseil Régional Rhône Alpes, le Conseil Général de l’Isère, le Député de la circonscription, la Fondation Pays de France du Crédit Agricole, les Amis du Patrimoine de Saint-Prim. Crédits photos : Maison du Pays Roussillonnais - En Marge DRAC Rhône-Alpes - JM. Refflé - M. Reinbold Impression Fauchery SAS - ChanasPratique
Visites individuelles
Bienvenue à l’église de St-Prim. Vous pouvez la visiter librement grâce à cette plaquette guide qui vous dévoilera comment un lieu de culte est aussi devenu une œuvre d’art. Ce lieu de recueillement demande une tenue et un comportement respectueux. Des cérémonies religieuses ont lieu régulièrement et nous vous prions de ne pas visiter pendant les offices. En semaine la clé de l’église peut être retirée à la mairie. (horaires d’ouverture au : 04 74 56 42 70) Visite groupe toute l’année sur rendez-vousl’église de saint-prim en pays roussillonnais, isère
une oeuvre de claude rutault
la réflexion sur les images est une vieille histoire, réglée en son temps par le concile de nicée (787). sans remonter si loin je suis parti du constat que la religion catholique est une religion de l’image ce qui ne m’a pas empêché d’énoncer dans le travail une position d’aujourd’hui sur l’image, à une époque où son bombardement intensif aurait tendance à monopoliser le discours. le chemin de croix ne présentait aucune qualité parti- culière et de nombreuses toiles étaient dans un état proche de la ruine, impossibles à restaurer. de plus la passion du christ me semble mériter davantage de respect que des tableaux méca- niques d’une imagerie datée du XIXème siècle. j’ai donc recouvert chaque toile d’une toile neuve qui a été peinte de la même couleur que le mur (mon travail habituel de peinture depuis plus de trente ans). chaque toile est accompagnée d’une petite photographie de la peinture avant d’avoir été recouverte. le paradoxe est que ces légendes relativisant l’image, sont beau- coup plus supportables que les peintures parce que justement il s’agit de photographies.supprimer les sculptures
le choix de supprimer les sculptures relève du même principe : dégager le lieu de son caractère figé dans des représentations d’une époque trop étroite, datée, tout en conservant dans l’église les éléments précédents (un haut de chapiteau XIXème et un vitrail ont également été conservés). d’une part questionner la pertinence des représentations, de toute représentation, de l’autre insister sur les constantes de la peinture et de la sculpture, rendre visible la permanence de leurs liens au religieux. j’ai donc décidé de conserver toutes les sculptures dans l’église mais de les regrouper sur un même mur, de les disposer sur des étagères (est-ce si différent de ce qui s’est toujours fait sur le tympan des églises) et de les draper entièrement. le drapé est une figure constante de toute la sculpture (de phidias à christo) et le dessin de drapé un exercice pictural qui perdure dans les écoles de beaux-arts. d’où la présence de la reproduction d’un dessin de léonard de vinci. la contrepartie a été de remplacer ces repré- sentations par des photographies, de peintures anciennes (caravage pour st jean baptiste) d’utiliser des images de films (jeanne d’arc) à chaque fois le saint apparaît dans une situation, une forme et un visage différents. il n’existe donc pas une représentation mais des représentations. paradoxe de ce ques- tionnement par l’image, les images se sont multipliées, à l’image de l’époque. extraits du livre : saint-prim claude rutault 1999-2007
Un des objectifs fut de redonner lisibilité et cohérence à l'église – choeur roman, nef du XIXème siècle. Quand Claude Rutault vient pour la première fois à Saint-Prim, il découvre un édifice qui nécessitait une restauration. L'intérieur est encombré d'un mobilier hétéroclite et de tout un peuple de statues en plâtre dans le plus pur style « Saint-Sulpicien » ; pour la plupart en mauvais état, les quatorze tableaux du chemin de croix, datant du XIXème siècle, relèvent de la même esthétique. Constatant que « l'on ne voit plus rien quand il y a surabondance d'images », Claude Rutault joue alors la carte de la clarté et de la simplicité. C'est une lumière généreuse et colorée qui, aujourd'hui, prédomine. Pour autant, statues et tableaux n'ont pas été remisés, mais traités de façon à interroger notre rapport à l'image.
Aujourd’hui s’est installée une atmosphère sereine, dans laquelle la lumière (en forte interaction avec les conditions météorologiques extérieures) joue un grand rôle.
L'église entièrement re-créée est "le repère millénaire qui identifie le village", fier de voir désormais autant de personnes venues de toute la France visiter son église ».